samedi 11 août 2012


Un général libyen abattu à Benghazi

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Des inconnus ont abattu un général de l'armée libyenne vendredi à Benghazi, dans l'est du pays, rapporte une source proche des services de sécurité.
Mohamed Hadiya Al Feitouri sortait d'une mosquée quant il a été touché mortellement par des tirs en provenance d'une voiture. Il est mort peu après, a précisé cette source.
Feitouri avait fait défection de l'armée libyenne l'an dernier lors du soulèvement contre Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre. Il était par la suite devenu le responsable des munitions et armements de la nouvelle armée libyenne.
Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et berceau de la révolution de 2011, est fréquemment le théâtre d'incidents violents.
Dimanche dernier, un ancien officier des renseignements militaires, le colonel Souleiman Bouzrida, qui a lui aussi rejoint la rébellion au début du soulèvement, a été tué de deux balles dans la tête.
Mohammed Al Tommy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français

vendredi 10 août 2012


DERNIÈRE MODIFICATION : 10/08/2012 

CÉDÉAO - DJIHAD - MALI


"Une intervention militaire au Mali est difficile pour le moment"

France 24
"Une intervention militaire au Mali est difficile pour le moment"

Alors que le nord du Mali est occupé depuis quatre mois par les groupes islamistes armés, la communauté internationale songe à intervenir militairement. Analyse d'Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire.

Par Anne-Diandra LOUARN (texte)
 
À l’heure où les islamistes cherchent à imposer la charia au nord du Mali, les chefs d'état-major des armées ouest-africaines et des représentants de la communauté internationale se réunissent à Bamako, du 10 au 13 août, pour arrêter une stratégie militaire de déploiement des forces de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’objectif est d’obtenir l’approbation des Nation Unies pour dépêcher 3 000 hommes qui seront chargés de reprendre le contôle sur le nord du pays.
Médiateur de la Cédéao, le Burkina Faso croit en une issue diplomatique pour sortir de la crise malienne. Le 8 août, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, est parvenu à nouer le dialogue avec les rebelles en se rendant à Gao et à Kidal.
Du côté de Bamako, en revanche, le discours est plus ferme. Interrogé par FRANCE 24, le ministre malien de la communication, Hamadoune Touré, estime qu'un recours à la force est inéluctable. "On s’enfonce de plus en plus dans les vexations, les humiliations et donc une logique de frictions. […] Les experts militaires sont à pied d’œuvre. Le gouvernement se prépare, se rééquipe, se réarme, surtout sur le plan psychologique, après le passage à vide que nous avons connu. "
Mais le temps presse. "Avec l'afflux de djihadistes nationaux et internationaux, il y a des raisons de s'inquiéter. Le Nord ne doit pas devenir une terre d'asile pour les éléments terroristes et criminels", a déclaré, mercredi, le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon. Même son de cloche de la part de Salamatu Hussaini Suleiman, le commissaire de la Cédéao pour les Affaires politiques, la paix et la sécurité. "Chaque jour où nous remettons à plus tard une action concrète, nous offrons aux terroristes et aux réseaux criminels une occasion supplémentaire de s'installer, de commettre des crimes de guerre atroces et d'aggraver le sort déjà désespéré des populations du Nord."
Quel est l'état des forces militaires maliennes ? Alexandre Vautravers, expert en stratégie militaire et chef du département des relations internationales de l’université Webster de Genève, nous fournit quelques éléments de réponse.
France 24 - De quoi dispose aujourd’hui le Mali matériellement, logistiquement et humainement parlant ?
Alexandre Vautravers - Si l'on considère que l'argent est le nerf de la guerre, le budget annuel de la défense malien est extrêmement faible (environ 200 millions de dollars, soit environ 163 millions d'euros). Les forces armées sont donc peu nombreuses et disposent de matériel presque totalement obsolète. On compte ainsi 7 350 membres des forces armées contre 4 800 paramilitaires (gendarmerie, garde nationale). Les forces tactiques sont dérisoires : deux bataillons de chars, quatre bataillons d'infanterie, un bataillon de forces spéciales et un bataillon parachutiste. Les moyens d'appui et logistiques sont très faibles et également sous-équipés.
Ainsi on compte seulement 33 chars de combat : 12 T-55 obsolètes et susceptibles d'être aisément mis hors de combat par un lance-roquette. Il y a aussi 21 T-34 produits en URSS durant la Seconde Guerre mondiale. Il n'existe que 84 engins blindés pour le transport de troupes, donc aucune réelle capacité de manoeuvre. Les moyens d'appui comptent 46 pièces d'artillerie et quelques canons et mortiers. Les forces aériennes n'alignent qu'une seule escadrille de chasseurs Mig-21 et deux batteries de défense sol-air qui n'ont guère d'utilité dans une guerre contre-insurectionnelle. En revanche, quelques hélicoptères pourraient se révéler très utiles.
On peut en déduire que l'essentiel des forces de combat, faute de coordination ou de moyens de communications - les transports ainsi que l'appui au combat - proviennent de véhicules "techniques". Il s'agit de jeeps et autres véhicules civils convertis, c'est-à-dire disposant de fixations pour des armes plus lourdes.
L'achat de moyens nécessaires pour mener des opérations militaires de grande ampleur est coûteux et nécessiterait un effort financier considérable.
F24 - Comment le Mali doit-il s’y prendre, stratégiquement, pour reprendre le Nord ?
A.V. : Une action isolée du gouvernement actuel, issu d'un putsch militaire, est à la fois dangereux et ruineux. Et, le recours au minimum à une aide financière et technique régionale ou internationale est indispensable. Plusieurs scénarios peuvent ainsi être envisagés, selon le principe de l'escalade :
  • Un financement par certains pays occidentaux, ainsi qu'une aide technique au travers de sociétés militaires privées.
  • Une intervention régionale et internationale d'interposition menée par la Cédéao et le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
  • Une intervention internationale visant la stabilisation gérée par l'Organisation de l'unité africaine et l'ONU.

F24 : Si une intervention militaire est inéluctable, quand doit-elle avoir lieu ?
A.V. : Une intervention militaire internationale est difficile à envisager pour le moment. En revanche, une intervention africaine sous l'égide de l'Otan est davantage plausible. La communauté internationale fait pression sur l'Organisation de l'unité africaine et de la Cédéao pour qu'elles prennent leurs responsabilités.
Le calendrier ne joue pas en faveur d'une intervention internationale, notamment en raison du conflit en Syrie qui bloque toute action commune du Conseil de sécurité de l'ONU. Toutefois, une implication financière et technique des pays du nord, voire du Conseil de sécurité de l'ONU, est une éventualité dans la mesure où la nébuleuse djihadiste fait peur. L'islamisme en Afrique et les organisations telles qu'Aqmi préoccupent grandement la communauté internationale et font peser le spectre d'une radicalisation des nouveaux pouvoirs issus des "Printemps arabes".

MALI - 
Article publié le : samedi 11 août 2012 - Dernière modification le : samedi 11 août 2012

Mali : le Mujao écrase les imams de Gao

Un convoi de combattants du Mujao à Gao, le 7 août 2012.
Un convoi de combattants du Mujao à Gao, le 7 août 2012.
REUTERS/Stringer

Par RFI
A Gao, au nord du Mali, la radicalisation et l'instauration de la charia se font un peu plus sentir chaque jour. Après avoir coupé la main d'un homme à Ansongo, les hommes en armes du Mujao ont obligé les imams de Gao à suivre leurs idéaux lors d’un simulacre de débat ce vendredi 10 août 2012.

C'est un nouveau signe de la puissance grandissante, de la mainmise du Mujao sur toute la zone de Gao. Ce vendredi 10 août au matin, le leader du groupe islamiste, Abdel Hakim, a convoqué les imams.
Plus de 40 religieux se sont présentés à la mosquée Koweït. Officiellement, il s’agissait de débattre de la charia, de son application. Mais aucun débat ne s'est tenu. En moins de 20 minutes, le dossier était classé. Conclusion : la charia s'appliquera désormais dans la ville.
« Ils ont lu quelques passages du Coran mais c'était joué d'avance. Personne n'a discuté ou mis son grain de sel », explique un journaliste présent à l'audience qui ajoute : « le chef du MUAJO a été très clair en expliquant que s'il le fallait, il utiliserait la force. »
Une population impuissante
Pour les doyens de Gao, c'est une grande douleur : « Nous défendons un islam tolérant. Nos religieux sont soumis, incapables de réagir », affirme un ancien commerçant. « C'est inquiétant, ajoute un étudiant. Tout le monde attendait la position des imams mais là, ils se sont écrasés devant les armes des terroristes. »
Impuissante, la population de Gao, notamment les jeunes qui se sont révoltés récemment, n'ont pas réagi après cette annonce. Tous attendent dans la peur de voir si les jihadistes, qui affirment détenir 30 prisonniers, appliqueront dans les jours qui viennent leurs terribles sanctions.

Azawad : éviter un nouvel holocauste

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Par Le Matin DZ | Il y a 7 heures 10 minutes | 380 lecture(s) | Réactions (0)
L’option militaire dans cette région mènera à une catastrophe humanitaire de grande ampleur.
Le MNLA est le seul mouvement capable de chasser les narco-islamistes de l'Azawad
Comme dans le cas de la crise libyenne, le pouvoir algérien fait porter au pays des positions qui compromettent ses intérêts, remettent en cause sa sécurité, et mettent en péril son intégrité. Sans réévaluation des positions qui ont été les "siennes" dans la crise de Libye, l’Algérie ne peut adopter que des positions consternantes dans les deux crises qui frappent l’Azawad et le sud du Mali.
Les gesticulations de la Cédéao
Obnubilée, jusqu’à l’hypnose, par la situation en Asie du sud-ouest, la "communauté internationale" n’accorde que peu de priorité à la situation du Sahel. L’Algérie, nonobstant sa proximité avec cette zone crisogène, adopte la posture de l’autruche. Elle ferme les yeux pour faire disparaître les périls qui s’amoncellent à ses frontières. Sous l’impulsion de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), la gestion actuelle des crises du Mali et de l’Azawad se fourvoie dans l’occultation du coup d’Etat du 22 Mars doublée d’un dialogue compromettant avec des groupuscules islamistes, maillon important du terrorisme international, du narcotrafic mondial et des réseaux de traite d’êtres humains. Toutes ces choses que la «communauté internationale» est sensée condamner et combattre !
L’Algérie est reléguée à un rôle marginal, périphérique au rôle pivot que s’est octroyé la Cedeao. Mais, quel intérêt avons-nous, nous algériens, à feindre ignorer la réalité de la situation qui prévaut à Bamako ? Celle d’un pouvoir de fait concentré entre les mains du Capitaine putschiste Sanogo. Pourquoi feignons-nous croire et donnons-nous crédit aux gesticulations de pantins qui figurent des autorités de transitions ? Les faits et gestes de ces « autorités », s’ils ne sont pas imposés à partir du camp de Kati, sont au minimum soumis à son approbation et à son veto.
Nous sommes loin de l’obligation que s’est faite l’Union africaine (UA), à sa création, de mettre hors la loi et de déjouer toute prise de pouvoir par les armes. La Cedeao plutôt que de déjouer le coup d’Etat du 22 mars lui fournit, en avalisant des institutions transitionnelles guignolesques, un camouflage qui enrobe le pouvoir réel de la junte du capitaine Sanogo. Celui-ci dans une attitude digne de la taqiya islamiste, rentabilise à merveille la situation.
Le premier biais fait à l’analyse de la crise au Sahel est donc celui-là : Au-delà des déclarations des uns et des autres, rien absolument rien n’est réglé dans la partie sud du Mali. La focalisation sur la seule crise du Nord, est donc suspecte, voir criminelle.
La Cedeao bafoue le droit en se rendant complice de la junte du 22 mars. Non seulement elle s’évertue à induire les opinions publiques africaines et mondiales en erreur ; elle s’apprête à aller plus loin et entend faire des hommes du capitaine Sanogo l’ossature de son intervention au Nord. Elle se place donc en totale illégalité au regard des fondements de l’UA.
Le MNLA, un ange en enfer
Au Nord, dans l’Azawad, l’œuvre de manipulation et de désinformation n’en est pas moins importante. Les biais y sont aussi nombreux. Les mêmes acteurs qui s’attèlent à sauver les apparences au sud, dénaturent la réalité des faits dans l’Azawad.
Même si l’actuel soulèvement des populations des provinces du nord contre Bamako apparait comme une onde de choc de la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi, ses racines plongent jusqu’au moment de l’accession du Mali à l’indépendance. La revendication d’auto-détermination de ces populations date du moment même de l’accession à l’indépendance.
Durement éprouvées par les sècheresses répétitives, complètement délaissées en matière de développement socio-économique, ces populations ont payé lourdement leurs précédents soulèvements. Pourtant, la légitimité de leurs revendications a été reconnue par les accords auxquels ont aboutis les médiations algériennes [2]. Ces accords prévoyaient à chaque fois un rééquilibrage entre les prérogatives du pouvoir central et celles des échelons régionaux. Condition idoine pour permettre une meilleure intégration des populations du Nord dans les institutions et les appareils d’Etat. L’autre revendication légitimée par les accords d’Alger et de Tamanrasset, est l’exigence d’un effort singulier en matière de développement socio-économique de ces régions situées aux confins du Mali.
Bamako n’a jamais tenu sa parole, elle ne s’est jamais astreinte au respect de ses engagements. Les seules mesures prises dans le prolongement de ces accords sont celles dilatoires d’incorporation de quelques dignitaires aux clientèles du pouvoir central, et aux réseaux de trafic en tous genres. Le but évident est celui de coopter une aristocratie locale qui puisse être retournée contre les populations.
Paradoxalement, et bien plus que les accords d’Alger et de Tamanrasset, c’est la politique Targui de Mouammar Kadhafi a été un facteur de « stabilisation » du Nord Mali. Cette politique a retardé le soulèvement que les reniements de Bamako rendaient inévitable. Sans les ressources que procurait leur enrôlement dans les Bataillons de Kadhafi, les populations de l’Azawad se seraient soulevée depuis de nombreuses années.
Echaudées par les précédentes issues à leurs rebellions, les populations de l’Azawad se sont soulevées sous la bannière d’une nouvelle élite, une nouvelle génération de militants. Plus jeunes, plus instruits, mais malheureusement, marqués par une perception quelque peu naïve des réalités du monde actuel –. C’est avec une certaine innocence qu’ils se méprennent sur l’importance des proclamations de principes et qu’ils sous-estiment les froids calculs de la real politique -.
Tout en refusant de verser dans un combat ethniciste ou communautariste, le MNLA donne une perspective nationale au combat des populations de l’Azawad. Il se proclame laïc, républicain et démocrate. Il se pose en cadre fédérateur, et unificateur de toutes les populations des provinces du nord. Son poids était prédominant au début du soulèvement. Son ancrage dans la société largement démontré. Le MNLA, paraissait une synthèse réussie entre des idéaux universels et les spécificités locales. Mais, dans ce monde qui n’a que faire des grands idéaux, tant qu’ils ne servent pas des intérêts tout aussi inavouables qu’occultes, le MNLA n’avait d’autres appuis qu’une population exsangue, éprouvée par des décennies d’épreuves, de famines et de répression.
Les groupes islamistes, un greffon malin
Dans cette région, oubliée des dieux, les groupuscules islamistes se sont incrustés de longue date. Ils y évoluent en marge d’une société qui leur est pour l’essentiel impénétrables [3]. Ils se sont ingénus à établir un modus vivendi avec elle. Cette société leur est en tout points incompatible. Société fortement marquée par le matriarcat, et par un islam populaire, soufi, qui aux yeux des nouveaux prophètes apparait comme un islam hérétique. Sans aller à sa propre destruction, cette société ne peut donner prise à l’idéologie misogyne, rigoriste et patriarcale des intrus.
Le terrorisme islamiste tente bien de se donner un ancrage local par des alliances matrimoniales contractées avec des membres de castes inférieures ou de groupes périphériques minoritaires, mais cette démarche s’inscrit dans le long terme et ne pèse pas encore de manière significative dans la crise actuelle.
Par contre, la reconversion d’anciens chefs de guerre targuis, dans les trafics en tout genre se trouve être à la base de la collusion entre les groupuscules islamistes et la faction mafieuse du soulèvement du Nord.
Le Qatar, Hmida [4] des temps modernes
Sous l’effet de facteurs exogènes, la situation dans l’Azawad a connu une rapide dégradation. La position dominante qu'occupait le MNLA au début du soulèvement est battue en brèche grâce à l’afflux de financements qataris au profit d’Iyad Ag Ghali.
Dépourvu de tout soutien international, le MNLA ne pouvait résister au déferlement des pétrodollars de l’émirat gazier. Cette manne financière permet au chef des Ançar de siphonner les effectifs mobilisés par la nouvelle génération de jeunes loups qui n’ont, pour leur part, que leur idéalisme à offrir en partage.
L’autruche régionale, que nous sommes devenus, est bien trop niaise pour avoir l’idée de contrecarrer une telle démarche belliqueuse. L’audace du Qatar ne se limite plus aux attaques virtuelles par ondes jazirienne. Elle devient une présence militaire directe dans notre premier périmètre [5]. Comble de cette niaiserie, ce micro-Emirat continue encore à disposer de larges latitudes d’accumuler des intérêts financiers sur notre territoire.
La situation est, à ce point, malsaine que tout le monde en vient à lier langue avec les groupuscules islamistes : Tout, tout sauf le MNLA semblent-ils répéter en chœur !!
Les roulements de tambours, qui s’amplifient à l’Ouest de l’Afrique, semblent avoir, entre autres fonctions, de légitimer le dialogue avec les islamistes. Le message subliminal semble être : "Après tout, si cela devait permettre d’éviter la guerre, pourquoi pas !!?". Mais, qui a dit que la guerre pouvait être la solution aux crises du Mali ? Et, même, qui dit que la confrontation avec les groupuscules islamistes est évitable ?
La Cedeao, un bien mauvais va-t-en-guerre !
L’option militaire, dont l’issue sera sans le moindre doute une catastrophe humanitaire digne de l’holocauste, ne va rien régler. La démarche de la Cedeao va définitivement légitimer le pouvoir de la junte du 22 mars. Le capitaine Sanogo, pour faire oublier sa forfaiture contre l’Etat malien et recycler son pouvoir de fait, appelle cette intervention de tous ses vœux. Une intervention qui en aucun cas ne pourra venir à bout des groupuscules islamistes [6]. Les islamistes, conscients des dangers auxquels les expose leur immixtion dans la crise de l’Azawad, se sont emparés de positions défensives fortes. Ils se sont précipités dans les villes pour en faire des places fortifiées, protégées par des boucliers humains géants.
Les populations de Gao, Tombouctou et Kidal, tenues par la force sont l’élément central de la stratégie de défense des islamistes. Tous ceux qui, aujourd’hui, battent les tambours de l’intervention militaire, qu’ils s’annoncent déterminés à l’action directe ou au seulement au soutien logistique voient clairement cette Shoa annoncée. Et pourtant, ils paraissent ignorer cet évident gros nez qui trône au milieu de la face d’un monde hideux. Un monde guidé par la quête du profit et de la rapine. Est-ce à dire qu’il n’y a d’autre choix que de composer avec les groupes djihadistes, comme le suggèrent les audiences qui leurs sont accordées ? Loin de moins une telle idée.
Intangibilité des frontières et droit à l’auto-détermination
L’impasse serait-elle totale ? Non, absolument pas. D’abord, l’examen de la crise de l’Azawad dans son historicité illustre largement la patience et la bonne volonté des populations du nord. Dans le même temps, la démarche, exhume les graves reniements du pouvoir de Bamako. La responsabilité de la remise en cause de l’entité malienne est, incontestablement, imputable exclusivement au Sud. La prétention, actuelle, du pouvoir fantoche qui y est en place, et dont les ficelles sont tirées par la junte du camp de Kati, à défendre l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation doit être examiné à la lumière de ce lourd passif, fait de reniements et manquements à la parole donnée, de marginalisation et de répression des populations du Nord.
Il est temps de poser la question de savoir si l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation [7], disposition pratique retenue à la création de l’OUA, est opposable au principe, consacré par le droit international, qui énonce le droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
La hiérarchie à établir entre ces deux éléments de droit saute aux yeux. Si l’intangibilité des frontières est opposable aux velléités belliqueuses dont peuvent se rendre coupables des Etats voisins, opposée au droit d’auto-détermination des peuples, elle perd toute pertinence et légitimité. Cette intangibilité est, en quelque sorte, une disposition conservatoire, qui n’est opposable qu’aux Etats, et entre les Etats. Si elle vient à prendre le pas sur le droit des peuples à s’autodéterminer, principe qui a fondé et légitimé les luttes de libérations nationales, elle devient un principe colonial négateur de la souveraineté des peuples. Il en découle, à l’évidence, que la question nationale Azawad est incontournable, et que dans cette crise le MNLA est le seul interlocuteur qui puisse peser pour une réelle solution équitable et durable.
La communauté internationale, au travers de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations unies, sauf à renier ses valeurs, devrait trouver un intérêt majeur à la crédibilité du MNLA. C’est là, la condition capitale pour l’isolement du noyau narco-salafiste de Ançar Eddine, et pour la liquidation des groupuscules du GSPC et du Mujao.
Les solutions aux crises du Mali passent, autant, par la mise en échec du coup d’Etat du 22 mars, que par l’isolement des groupuscules djihadistes incrustés au nord. Comment y parvenir ?
Transition au Sud, autodétermination au Nord
La Cedeao, pour peu qu’elle le veuille réellement, peut jouer un rôle déterminant dans la résolution de la crise au sud. Elle devra aider à engager une réelle transition qui déjoue le coup d’Etat du 22 mars. Au nord, par contre, cette organisation régionale ne dispose pas, en propre, de réelles capacités d’action autonome, sauf à verser dans une aventureuse opération militaire au concept flou, aux moyens dérisoires, dont l’enlisement est certain et l’issue assurément dramatique pour les populations de l’Azawad.
Si le risque d’une intervention militaire est de provoquer un drame humanitaire majeur, la solution elle, est l’évitement de ce drame humanitaire. Il faudrait, dans le cadre des opérations du chapitre VII de la charte des Nations unies [8], monter une opération humanitaire de grande ampleur [9] qui déjoue la tactique que les islamistes ont mise en place. Ils se sont précipités au cœur des trois centres urbains de l’Azawad afin de se placer dans un terrain qui leur est « favorable » et qui maximise le coût humain de leur délogement.
L’objectif prioritaire doit, donc, être de soustraire les populations civiles au contrôle des islamistes. Il s’agit de prendre conscience, et de faire prendre conscience à ces populations, qu’elles sont en situation d’otages. En demeurant dans ces villes elles constituent les remparts des groupes salafistes. Aucune intervention militaire digne de ce nom ne peut ignorer une donnée aussi essentielle, sauf à ce qu’elle soit sous-tendue par des visées scélérates.
En soi, cette prise de conscience sera une première défaite des groupes terroristes. Les populations n’ont pas à confronter ces djihadistes. Il faut aménager des camps d’accueilssuffisants pour accueillir toutes les populations qui pourront être soustraites de ces villes-prisons. D’autant plus qu’il sera facile d’accueillir ces populations au vu qu’une grande partie est d’origine nomade.
Il ne faut pourtant pas se faire d’illusion. Il sera difficile de soustraire l’ensemble de la population au piège qui s’est renfermé sur elle. L’essentiel est de modifier les caractéristiques du champ de la confrontation pour le rendre le plus hostile possible aux groupes islamistes. Cela définit un concept d’opération qui peut recevoir l’aval des institutions internationales. Un concept où l’action militaire est un accompagnement d’une action humanitaire majeure. Le volet militaire combinera maillage et contrôle des pourtours des villes, infiltration de commandos au sein du champ de confrontation pour en disputer le contrôle au GSPC et au Mujao, et dans le surtout pour inverser le siphonage des effectifs combattants locaux dans le sens Anàar à MNLA. Dans toutes ces questions, les combattants du MNLA s’avèreront irremplaçables. Dans son efficacité et ses chances de réussite, la partie imposition de la paix est totalement dépendante de l’implication du MNLA.
Cette démarche d’ensemble nécessite des moyens conséquents. Les Etats de la région et les institutions internationales consentiront-ils à les mobiliser ? En tout cas l’international islamiste n’hésite pas à mettre ses moyens au service des greffons islamistes. Sans une implication internationale, il sera impossible de contrecarrer l’influence qatarie qui a su se substituer au rôle qu’avait occupé Kadhafi dans cette zone. C’est seulement à la condition de cette implication que l’Azawad sera le tombeau du GSPC, du Mujao et narco-salafiste d’Iyad ag Ghali. A contrario, le Sahel-istan est déjà en place.
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’honorerait à engager un traitement de la crise de l’Azawad qui fasse la part belle à une véritable démarche humanitaire. Il le ferait encore plus si, pour le volet imposition de la paix, il s’appuyait sur les forces africaines, celles des Force africaines en atente (FAA) et du le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dont se sont dotés les pays du champ [10].
La stabilisation des situations au nord et au sud du Mali, ouvrira sur le traitement des causes de fond de ces crises répétitives qui frappent cette région. Il sera possible de discuter de la perspective de la refondation d’un Mali unitaire régionalisé, de la création d’un Etat fédéral ou encore de la création de deux entités distinctes qui cohabiteront dans la paix et la coopération.
Mohand Bakir
[1] Holocauste : termes utilisé pour désigner le génocide des juifs par l’Allemagne nazie.
[2] Extrait du Pv de conciliation adjoint l’accord de 1991 [cosigné par Iyad ag Ghali] "Les deux parties ont convenu que les populations des trois régions du nord du Mali géreront librement leurs affaires régionales et locales par le biais de leurs représentants dans des assemblées élues, selon un statut particulier consacré par la loi.
Dans ce cadre, les assemblées locales constituées d'un organe délibérant et d'un organe exécutif réglementent dans tous les domaines liés à leurs spécificités en matière économique, sociale et culturelle. Ces assemblées élisent en leur sein leurs représentants qui se constituent en un conseil consultatif régional chargé de délibérer sur toutes questions intéressant les trois régions. Dans le cadre du développement régional, 47,3% des crédits du Quatrième Programme d'investissement seront affectés à ces trois régions."
[3] Contrairement à ce qu’affirment certains analystes, qui affirment que les groupes terroristes «sévissent dans un milieu coreligionnaire présentement non hostile
[4] Ele3ab Hmiha, errecham Hmida !
[5] Cf les révélations sur l’encadrement des camps d’entrainement des insurgés Libyens, et celles relatives au déplacement de conseillers dans l’Azawad.
[6] Le Conseil de Sécurité de l’ONU a refusé de donner une suite favorable aux sollicitations de la Cedeao.
[7] Au moment où de par le monde se rapprochent pour former des ensembles régionaux de plus en plus intégrés ; Il est regrettable que les pouvoirs africains n’aient d’autres ambitions que de maintenir cet héritage colonial.
[8] Donc sous l’autorité du Conseil sécurité de l’ONU.
[9] Qui n’a rien à avoir avec les quelques efforts d’accueil de réfugiés.
[10] A l’exclusion des forces maliennes tant que la crise au sud du Mali ne trouve pas de solution.

NORD-MALI : Le président du HCI fait la leçon au Mujao

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NORD-MALI : Le président du HCI fait la leçon au Mujao
« Le Mali a toujours pratiqué et pratiquera un islam modéré. C’est aux Maliens de décider s’ils veulent d’une charia. Une solution négociée est possible avec Ançar Eddine puisque ce sont des Maliens, nés et grandis au Mali« . C’est El hadj Mahmoud Dicko, le président du Haut conseil islamique (HCI), qui parlait en ces termes jeudi matin sur RFI, revient d’une mission au nord. Il s’est dit optimiste sur une issue de la crise et manifesté son dégoût des islamistes du Mujao.
« Ceux qui veulent appliquer la charia au Mali doivent être chassés hors du territoire« . Le message de Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali est clair et l’allusion est faite au groupe de rebelles du Mouvement unifié pour le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Parti au nord pour rencontrer les rebelles et jeter les bases d’une discussion, le président du HCI a regagné Bamako et était l’invité d’Afrique-Matin de RFI, le jeudi 9 août.
Le Haut conseil islamique du Mali est contre la charia que veut imposer les islamistes du Mouvement unifié pour le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et est d’avis que ces étrangers doivent être boutés hors du territoire malien. C’est la conclusion à laquelle a abouti Mahmoud Dicko le président du Haut  conseil islamique en tournée la semaine dernière à Gao.
Le président du HCI était la semaine dernière à Gao, une des trois régions du Nord du Mali, occupées par les groupes islamistes rebelles Ançar Eddine et le Mujao depuis le 1er avril 2012. Cette visite entre dans le cadre des négociations entreprises par les autorités maliennes et le burkinabé pour chercher une issue pacifique à la crise.
Interrogé par Radio France internationale le président du HCI a affirmé n’avoir pas pu rencontrer le chef d’Ançar Eddine Iyad Ag Ghali, mais soutient que son organisation était prête pour un dialogue dont les contours sont encore à déterminer lorsqu’un gouvernement d’union nationale sera mis en place et lorsque ces groupes rebelles se seraient concertés pour négocier d’une seule une même voix.
Trafiquants sans vergogne
A entendre M. Dicko, le Mali n’a nullement besoin de la charia que le Mujao se propose d’instaurer sur notre sol. « Si charia il devait y en avoir au Mali, ce serait aux Maliens dont 95 % sont musulmans d’en décider et pas des étrangers« , a martelé El Hadj Mahmoud Dicko qui a estimé qu’une solution négociée est possible avec Ançar Eddine.
Quant au Mujao, une franche dissidente de l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Haut conseil islamique est d’avis que ses éléments, essentiellement, des combattants  étrangers soient chassés du territoire.  Le Mujao est aussi supposé avoir des liens avec l’organisation terroristes Boko Haram. Ses  activités préférées sont le trafic de drogue et la prise  d’otages.
Des vices jusqu’à une époque récente inconnus et non pratiqués par les Maliens et autres ressortissants ouest africains. Dès lors, on comprend maintenant pourquoi le médiateur dans la crise, le président du Faso, Blaise Compaoré, a demandé dès sa première rencontre avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ançar Eddine que ces deux groupes rompent leurs liens avec les organisations terroristes.
Au vu de l’évolution de la situation au nord caractérisée par les défaites du MNLA à Gao et dans d’autres localités, la destruction des mausolées et la détermination à appliquer la charia, le Mujao, après avoir combattu et chassé Ançar Eddine (une hypothèse plausible), pourrait avoir la suprématie et s’installer en maître incontesté au nord. Un scénario que ne veut point la communauté internationale parce que consciente que dans une telle hypothèse le prix à payer pour la libération serait plus fort pour le Mali et la communauté internationale.
Denis Koné
Source: Les Echos

La médiation de la CEDEAO : une posture ambiguë et troublante
La plupart des observateurs de la Sous-Région savaient déjà, c'est un secret de polichinelle, que des pays du champ entretiennent des relations troubles avec les groupes terroristes et mafieux qui sévissent dans l'AZAWAD depuis des années.

Les rôles sous-traités par ces groupes terroristes et mafieux sont de divers ordres. La redistribution des rançons, le prélèvement et l'affectation des redevances sur le trafic de la drogue, des armes, des migrations, la dissuasion des investisseurs et touristes en brandissant la menace de prises d'otages et autres sabotages sur les sites, représentent de substantielles rentes dont ne profitent pas seulement que les narco terroristes.

Le Mali et certains de ses voisins, dont les accointances avérées avec tous ces criminels s'activent à Gao, Tombouctou, Kidal, depuis le déclenchement des hostilités par le MNLA suite aux répétitives provocations de l'Etat malien.

A présent, apparaissent, au grand jour, les grandes manœuvres de certains Etats, empêtrés dans leurs relations troubles avec les groupes islamo-narco-terroristes, pour sauvegarder et perpétuer leurs intérêts dans l'AZAWAD.

La démarche actuelle consistant à prendre langue avec tous les « groupes armés », sous couvert d'un dialogue inclusif, est une tentative de « réhabiliter » Ansar Eddine, dont tout le monde sait les accointances et l'engagement indéfectible avec AQMI, afin de permettre à cette organisation d'adouber les deux autres que l'on ne peut directement associer.

Faudra-t-il rappeler qu'aucun de ces groupes, qui sont de plus en plus fréquentables pour la médiation, n'a jamais déclaré la guerre au Mali, encore moins posé clairement des revendications. Ils sont tous venus porter secours au Mali, en faisant subitement irruption dans l'AZAWAD, dans le sillage des offensives du MNLA contre les forces armées maliennes, avec le seul but de mettre en échec la lutte d'indépendance du Peuple de l'AZAWAD. Ces groupe obscurantistes exécutent des plans de mentors malintentionnés et se positionnent comme des alliés en service commandé pour le Mali.

Les initiatives de la médiation de la CEDEAO depuis quelques mois et particulièrement, la démarche spécifique du mardi 7 août 2012 (déplacement du ministre burkinabé des affaires et étrangères à Gao et Kidal) est troublante, ambiguë et suscite de nombreuses interrogations.

La médiation est-elle plutôt en train de blanchir des groupes islamo-narco-terroristes, pour perpétuer des pratiques mafieuses et terroristes, comme à l'époque du régime ATT (Amadou Toumani Touré), pour le grand bonheur de certain Etats du champ.

Des Etats qui fournissent à des terroristes autant d'appuis au grand jour, à Gao, Kidal et Tombouctou.

Qu'y a-t-il à recevoir, discuter et négocier avec des islamo-narco-terroristes détenant des otages, lapidant, flagellant, amputant des citoyens et détruisant les monuments millénaires d'une civilisation autochtone ?

Cette offensive n'aurait-elle, en définitive, pour seul but que de rendre fréquentables aux yeux de la communauté internationale, ces groupes islamo-narco-terroristes ?

Il n'est pas normal que ces mêmes pays, reçoivent, discutent et négocient (quoi ? ) avec ces terroristes, dans le seul but de les rendre fréquentables aux yeux de la communauté internationale.

Il est immoral et choquant dans le drame qui se joue au Sahel de constater que pour l'instant les seules sympathies et empathies exprimées, mais aussi soutiens logistiques, ne vont qu'aux groupes terroristes !!!

Décidément la défense des droits de l'homme, la quête de la démocratie, de l'état de droit, de la laïcité, n'ont pas cours dans l'environnement de l'AZAWAD.

L'engagement pris par le MNLA de bouter hors de l'AZAWAD, le terrorisme et les mafias, s'est donc retourné contre lui.

La communauté internationale devra faire preuve de vigilance, sortir de sa torpeur, afin de prévenir le génocide qui se profile à l'horizon contre le Peuple de l'AZAWAD.


Fait à Nouakchott, le 9 août 2012


Hamma Ag Mahmoud

Membre du Conseil Transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA)

Chargé des relations extérieures et de la coopération internationale
 ·  · 

Si vous voyez aujourd'hui l'Azawad envahi par les terroristes c'est parce que l'ancien régime les a grandement ouvert la porte.Le MNLA tout seul ne peut pas faire la guerre à des gens soutenu par des pays comme le Qatar, l'Algérie, l'AS pour ne citer que cela.Les maliens n'arrêtent pas de parler de la fausse victoire des islamistes sur le MNLA comme si les terroristes font la guerre à leur place.P
ar ailleurs je pense que le MNLA a déjà contribué puisqu’il s'est démarqué d'eux.Le MUJAO, lui est un groupe d'AQMI formé par le Mali.Nous devons faire très attention.Si vous voyez les occidentaux se méfier du gouvernement de Bamako c'est que quelque part, ils ont découvert que ce dernier a un lien direct avec l'AQMI et le MUJAO.Je vous rappelle que le MUJAO est groupe composé d’éléments d'aqmi, de certains trafiquants de drogues arabes et du ganda koy.

L'Azawad, également orthographié Azaouad ou Azaouâd est un territoire presque entièrement désertique situé dans le nord du Mali. L'Azawad est une zone de transition entre l'espace saharien et l'espace sahélien.


L'Azawad, également orthographié Azaouad ou Azaouâd est un territoire presque entièrement désertique situé dans le nord du Mali. L'Azawad est une zone de transition entre l'espace saharien et l'espace sahélien.
Ce territoire est l’objet d’une aspiration à l’autonomie depuis 1958, il est alors sous administration française. Après l’indépendance du Mali en 1960 cette aspiration a pris la forme de « 
rébellions touarègues ». Début 2012, une nouvelle insurrection est déclenchée par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) qui réclame l’indépendance de la zone couvrant intégralement les trois régions du nord du Mali (celles de Kidal, de Tombouctou et de Gao)
Étymologie : Azawad est un mot d'origine tamasheq qui signifie littéralement « le territoire de transhumance » ou « la terre de transhumance ». L'appellation touarègue correspond à peu près à la notion française de « pâturage ».
C'est le berceau des Touaregs : À Essouk, dans l'Adrar des Ifoghas, se trouve un important site de gravures rupestres, daté de 6000 av. J.-C. Devenue une cité caravanière du commerce transsaharien, elle prospère entre le IXe et XIIe siècles, à cette période les migrations de Berbères ont constitué le fond de son peuplement : groupes Lemta et Houara (les paléo-berbères) suivis par d’autres, comme les « pasteurs hamites », les Kel Tadamakat, et ceux venus plus tard de Oualata ou du Maroc. Dans ce creuset d’Essouk s’est cristallisée et s'est développée la culture touareg avant d’essaimer à l’intérieur du Mali et dans les contrées voisines du Niger et de l’Algérie. Dans cette zone se trouvent de nombreuses gravures anciennes en tifinagh.

Mali : la paralysie politique au Sud laisse le Nord sous la coupe des terroristes islamistes

Au nord du Mali, le Mujao, groupe islamiste qui contrôle la ville de Gao et sa région, a amputé la main d’un voleur présumé de la ville d’Ansongo. Le gouvernement de Bamako s’offusque et annonce que ces pratiques rendent inévitable l’option militaire. Mais les autorités maliennes n’ont toujours pas saisi l’ONU pour obtenir son appui au déploiement d’une force militaire régionale.
 Cela ressemble au jeu du chat et de la souris. Les Nations unies réclament depuis plus d’un mois une requête précise à la Cédéao et aux autorités maliennes pour appuyer le déploiement d’une force régionale ouest-africaine au Mali.
Pour justifier cette défaillance, la Cédéao se justifie en expliquant attendre de son côté la demande formelle de Bamako. Mais Bamako, qui n’a toujours pas réussi à constituer de gouvernement d’union nationale, ne répond pas. Et pour cause : les putschistes du 22 mars refusent qu’une force étrangère débarque sur leur sol. Jeudi, dans l’entourage du capitaine Sanogo, on réaffirmait que l’armée malienne n’accepterait qu’un appui en matériel et logistique.
Conférence à Bamako sur la force militaire
Chacun se renvoie donc la balle mais cela n’empêche pas la tenue de réunions des instances internationales et régionales pour constater qu’au nord du Mali la situation est grave.
Depuis jeudi, dans la capitale malienne, des représentants de la Cédéao, de l’Union africaine, de l’ONU et de l’Union européenne, participent à une conférence finale censée définir la partie stratégique de la future force militaire.
Les populations du nord du Mali, qui subissent les cruautés de la charia, doivent s’interroger sur ce qui s’apparente de plus en plus à un jeu de dupe.
Combattants du Mujao dans la région de Gao, le 7 août 2012.
Combattants du Mujao dans la région de Gao, le 7 août 2012.
Reuters
Application sanglante de la charia
Le Mujao, groupe islamiste présent dans la région de Gao, a donc appliqué la charia mercredi 8 août au soir à Ansongo en procédant à l’amputation de la main droite d’un homme accusé d’avoir volé du bétail.

L’amputation infligée à un jeune homme à Ansongo a provoqué une commotion dans le pays
Mercredi matin, les jeunes d’Ansongo sont venus manifester leur dégoût, leur refus de voir un jeune de chez eux se faire couper la main. En vain, les jihadistes du Mujao ont tiré en l’air à l’arme automatique pour les effrayer. Dans un communiqué, le gouvernement malien a parlé d’un « acte ignoble » mais Bamako est impuissant et la population se sent abandonnée.
10/08/2012 par Guillaume Thibault
Autre peine inspirée par la charia, le 29 juillet dernier, à Agelhoc :  un couple accusé d’avoir eu des enfants hors mariage était lapidé à mort. Depuis, dans toute la région, les populations vivent dans la crainte. Ansar Dine et ses alliés d’Aqmi plongent les villages et les bourgs dans l’obscurantisme le plus total. C’est le cas de Tessalit.

Occupée depuis mi-mars par les islamistes, Tessalit n’est plus que l’ombre d’elle-même 
Cette commune, dotée d’un aéroport stratégique, est désormais coupée du reste du monde. Les nouvelles arrivent par bribes, via des nomades qui font la navette avec la ville algérienne de Borj.Selon un habitant, les plus riches et les plus chanceux sont partis. Ceux qui restent vivent désormais le calvaire de la contrainte. Les islamistes d’Ansar Dine ont édicté une règle rigoriste : les femmes ne doivent pas sortir, les hommes doivent impérativement assister aux différentes prières quotidiennes à la mosquée. La sanction est connue : deux prières oubliées, dix coups de fouets. Une femme qui se promène en présence d’un homme étranger à sa famille : 20 coups de fouets.Tout le monde obéit : la peur de l’humiliation publique est trop forte, nous explique un habitant de Tessalit qui a pris la fuite avec toute sa famille. Les hommes d’Aqmi sont là, mais ils restent discrets. Ce sont les hommes de Iyad ag Ghali qui gèrent la ville, l’eau le carburant, mais aussi le centre de recrutement des enfants soldats installé dans les locaux de l’école aujourd’hui fermée. Ils sont 80, de 6 à 14 ans, nous explique-t-on. Les enfants y apprennent le Coran et le maniement des armes.
Tessalit la fière, la ville des musiciens et des tendé connaît aussi les mariages arrangés. Les combattants islamistes prennent des femmes pour échapper au châtiment divin. Des femmes qu’ils abandonnent à leur départ.
http://www.rfi.fr/afrique/20120810-nord-mali-mujao-ansar-dine-charia-amputation-onu

Lettre ouverte des artistes africains

Dernière mise à jour: 10 août, 2012 - 01:47 GMT
Le sud africain Huges Masekela un des signataires de la lettre ouverte.
Des artistes africains ont envoyé une lettre ouverte aux chefs d'Etat et de gouvernement qui assisteront dimanche au sommet mondial sur la faim à Londres.
"Bien que nous réalisions de bonnes œuvres, nous ne devons pas oublier que la vraie solution réside dans un monde où la charité sera devenue inutile." Voilà ce qu'écrivait le grand homme de lettres africain, Chinua Achebe, dans ses nouvelles « Fourmilières de la Savane » (1987).
Notre vœu est que ces mots puissent résonner au plus fort dans les oreilles de ceux qui assisteront au ‘’Sommet sur la Faim’’ ce dimanche à Londres ! Des «bonnes œuvres» seront sans aucun doute réalisées durant le ‘’Sommet sur la faim’’. Nous saluons d’avance les mesures qui seront prises pour atténuer la souffrance des populations.
Au même titre que nous saluons ces initiatives, nous condamnons l’approche dominante – même si elle demeure bien intentionnée - qui consiste à ne considérer que les solutions de court terme (aide d’urgence) sans jamais s'attaquer aux causes profondes des crises alimentaires à répétition pour les empêcher de se reproduire.
Aujourd’hui, il devient urgent de rafraichir nos idées et de construire une Afrique nouvelle où les générations futures ne connaitront la famine qu’à travers les Contes et les livres d’Histoire.
Soyons clairs. Certaines régions d'Afrique sont ruinées par la pauvreté, la faim, la guerre, la corruption et les caprices d'un climat rude et changeant.
Mais, aujourd’hui, la faim sévère touche une grande partie de l’Afrique, du Sénégal à l'Ouest au Tchad, en passant par le Soudan et jusqu’en Somalie à l'Est. Plus de 20 millions de personnes souffrent de la faim.
Les populations affectées ont besoin de notre soutien collectif. Une aide immédiate est nécessaire.
La vérité est que l'Afrique doit être soutenue par des investissements de long terme dans l’agriculture pour aider nos familles en Afrique à apporter suffisamment de nourriture à leurs enfants, construire leur propre avenir, et résister aux défis climatiques à venir.
Ne nous voilons pas la face, la solution se trouve en Afrique - un continent qui regorge de talents, de courage et de ressources.
Les Africains ont besoin d'une relation avec le reste du monde qui les considère pour ce qu'ils sont – sur un pied d’égalité et autour d’échanges équitables.
Nous partageons tous sur cette planète des ancêtres communs, bien que lointains.
Qu’il s’agisse de ceux qui sont restés en Afrique, ou ceux qui ont traversé les continents il y a des millénaires, nous sommes tous africains !
Ensemble nous pouvons construire un avenir en Afrique, où «la charité sera devenue inutile».
Parmi la cinquantaine de signataires figurent entre autres,le sud africain Huges Masekela, Baaba Maal du Sénégal, Oumou Sangaré du Mali.
Le mouvement sénégalais "y' en a marre " y fait également partie.